La fabrique du futurSous la direction de Pierre-Marc de Biasi, CNRS éditions, avril 2024, 400 p.
Les objets qui fabriquent notre futur. Quand la machine nous dit quoi penser et quoi faire. Contre l'incertitude de notre avenir, la nécessité d'interroger le présent. De quoi sera fait notre futur - celui des trente années à venir ? L'idéal du progrès, qui animait notre modernité, a fait long feu. Depuis peu, l'inquiétude domine et la question de l'avenir devient critique. Les équilibres précaires qui assuraient au monde... [Lire la suite]
Sous la direction de Pierre-Marc de Biasi, CNRS éditions, avril 2024, 400 p.
Les objets qui fabriquent notre futur. Quand la machine nous dit quoi penser et quoi faire. Contre l'incertitude de notre avenir, la nécessité d'interroger le présent. De quoi sera fait notre futur - celui des trente années à venir ? L'idéal du progrès, qui animait notre modernité, a fait long feu. Depuis peu, l'inquiétude domine et la question de l'avenir devient critique. Les équilibres précaires qui assuraient au monde un minimum de stabilité semblent se rompre, les menaces se multiplient : perte des solidarités, désaveu du politique, pandémie, extinction du vivant, fake news, dictatures, cyberattaques, rivalités impériales, crise énergétique, retour de la guerre en Europe... À quel avenir faut-il se préparer ? Comment y réfléchir ? Les prospectives de ce livre ont en commun un parti pris et une méthode, la médiologie, telle que conçue par Régis Debray : interroger les processus par lesquels les idées acquièrent le pouvoir d'agir sur le réel, au point de créer les instruments qui le métamorphosent. Rigoureux sans s'interdire l'humour, le diagnostic transite du technique au culturel et du symbolique au matériel, en se focalisant sur les objets, d'hier et d'aujourd'hui, qui nous parlent déjà de demain : entrevoir la révolution cognitive en examinant le smartphone et les algorithmes ; explorer l'amour au prisme de #MeToo ; la guerre à travers le drone ; la presse avec TikTok ; le cinéma face à la plateforme ; l'écologie via la futuriste " grelinette " championne du concours Lépine 1956, etc.
Flaubert et le moment théorique (1960-1980)Sous la direction de Pierre-Marc de Biasi et Anne Herschberg Pierrot, CNRS éditions, octobre 2021, 296 p.
Et si Flaubert, dont on fête en 2021 le bicentenaire, n’était né, en réalité, qu’il y a une cinquantaine d’années ?
Entre 1960 et 1980, la France traverse une période d’intense effervescence intellectuelle : ce que l’on appellera le moment théorique. Les sciences de l’homme sont mises à contribution pour repenser la ... [Lire la suite]
Sous la direction de Pierre-Marc de Biasi et Anne Herschberg Pierrot, CNRS éditions, octobre 2021, 296 p.
Et si Flaubert, dont on fête en 2021 le bicentenaire, n’était né, en réalité, qu’il y a une cinquantaine d’années ?
Entre 1960 et 1980, la France traverse une période d’intense effervescence intellectuelle : ce que l’on appellera le moment théorique. Les sciences de l’homme sont mises à contribution pour repenser la littérature selon les normes d’une axiologie formelle – le structuralisme – où prévalent les exigences de systématicité et de radicalité.
C’est dans ce contexte que Flaubert acquiert une notoriété de premier plan. En moins d’une décennie, il s’impose comme une référence dominante pour la nouvelle critique, l’Université et les jeunes romanciers qui découvrent sa flamboyante Correspondance à travers une anthologie, centrée sur sa poétique : Préface à la vie de l’écrivain de Geneviève Bollème, où il apparaît comme un véritable précurseur du roman contemporain et de l’esthétique conceptuelle.
De Roland Barthes à Michel Foucault, de Jean-Paul Sartre à Pierre Bourdieu ou à Jacques Rancière, de Michel Butor, Nathalie Sarraute et Alain Robbe-Grillet à Pierre Bergounioux ou Pierre Michon, de Jean-Pierre Richard à Gérard Genette, c’est toute une génération qui reconnaît en Flaubert la figure souveraine de l’écrivain, au sens absolu du terme, à la fois prophète du minimalisme, théoricien du style et du travail sur la prose, penseur du processus créatif et inventeur du roman moderne.
Sans chercher à être exhaustif, cet ouvrage suit l’ordre alphabétique pour explorer, à travers quelques grands acteurs du moment théorique, ce fascinant processus de réception créatrice dont nous continuons tous aujourd’hui à être les héritiers.
Spinoza Poème de la pensée de Henri Meschonnic, collection Biblis, CNRS éditions, novembre 2017, 456 p.
Linguiste, essayiste, traducteur, poète, Henri Meschonnic (1932-2009) est toujours au plus près de la langue. Ses traductions de livres bibliques ont marqué et sont caractéristiques de son approche.
C’est la langue de Spinoza, le latin de l’Éthique, qui est ici au centre de cet ouvrage. Contre la surdité des philosophes au langage, Meschonnic fait entendre le texte de Spinoza, confrontant les traductions (Appuhn, Misrahi, Pautrat), et révélant les limites des commentaires... [Lire la suite]
de Henri Meschonnic, collection Biblis, CNRS éditions, novembre 2017, 456 p.
Linguiste, essayiste, traducteur, poète, Henri Meschonnic (1932-2009) est toujours au plus près de la langue. Ses traductions de livres bibliques ont marqué et sont caractéristiques de son approche.
C’est la langue de Spinoza, le latin de l’Éthique, qui est ici au centre de cet ouvrage. Contre la surdité des philosophes au langage, Meschonnic fait entendre le texte de Spinoza, confrontant les traductions (Appuhn, Misrahi, Pautrat), et révélant les limites des commentaires philosophiques,
d’Alquié à Deleuze.
Lire l’invention de la pensée dans un continuum avec la vie, donner au livre toute sa dynamique, et comme le titre la conclusion, « Spinoza gagne, la vie gagne ».
Tunisie, An IAlbert MEMMI, journal de 1955-1956, édité et annoté par Guy Dugas, collection Biblis, publié sous la direction de Pierre-Marc De Biasi, CNRS éditions, 2017, 232 p.
Tunisie 1955-1956 : de retour au pays après de longues études à Alger puis à Paris, Albert Memmi assiste à la révolution nationale qui aboutit à l’Indépendance. Il en décrit au jour le jour le déroulement dans un récit minutieux, journal d’une libération collective et d’une émancipation personnelle. Témoin des doutes d’un jeune intellectuel aux identités multiples, ce journal intime montre... [Lire la suite]
Albert MEMMI, journal de 1955-1956, édité et annoté par Guy Dugas, collection Biblis, publié sous la direction de Pierre-Marc De Biasi, CNRS éditions, 2017, 232 p.
Tunisie 1955-1956 : de retour au pays après de longues études à Alger puis à Paris, Albert Memmi assiste à la révolution nationale qui aboutit à l’Indépendance. Il en décrit au jour le jour le déroulement dans un récit minutieux, journal d’une libération collective et d’une émancipation personnelle. Témoin des doutes d’un jeune intellectuel aux identités multiples, ce journal intime montre aussi la naissance d’une ambition littéraire qui veut se faire connaître bien au-delà de son pays natal. Le jeune écrivain qui espérait partager les destinées de la nouvelle nation doit se résoudre à l’exil, mais au fil de l’Histoire qui avance, son journal, fourmillant de témoignages inédits, nous offre - de Bourguiba à Mendès France - les portraits, pris sur le vif, de ceux qui ont fait l’actualité, mais aussi de belles figures de second plan qui font revivre cette société tunisienne à la recherche d’elle-même.
Voir, croire, savoir. Les épistémologies de la création chez Gustave Flaubert
sous la direction Pierre-Marc de Biasi, Anne Herschberg Pierrot, et Vinken Barbara, Paris, De Gruyter, 2015.
L’importance des ‘bibliothèques de savoir’ insérées dans l’œuvre de Flaubert se concrétise de plus en plus. Cependant leur fonction et statut ne sont pas du tout identifiés. Analysant les travaux intertextuels de Flaubert dans les domaines de la psychologie, de l’art, de la philosophie et de l’histoire des religions, le groupe de recherche franco-allemand ‘Fractal’ en démontre les aspects théoriques, actuels et surtout inaperçus.
Pierre Michon. La lettre et son ombre
Actes du colloque de Cerisy-la-Salle (août 2009). Édition de Pierre-Marc de Biasi, Agnès Castiglione et Dominique Viart. Collection Les Cahiers de la NRF, Gallimard, 2013.
Le Roi vient quand il veut. Propos sur la littérature
Michon P., Castiglione A.(éd.), Biasi P.-M. de(éd.), textes réunis et édités par Agnès Castiglione avec la participation de Pierre-Marc de Biasi, Paris, Albin Michel, 2007, 394p.
Génétique (CNRS éditions)
L'oeuvre comme processusSous la direction de Pierre-Marc De Biasi et Anne Herschberg Pierrot, CNRS éditions, collection Génétique, 606 P., 2017
Actes du congrès mondial de critique génétique Cerisy La Salle, 2-9 septembre 2010
Discipline jeune, née du « moment théorique » des années 1970, la génétique constitue l’une des principales innovations des trente dernières années dans les méthodes d’approche de la littérature et de la création. Après avoir défi ni sa démarche et ses outils d’analyse dans le champ des études littéraires, la critique génétique élargit son... [Lire la suite]
Sous la direction de Pierre-Marc De Biasi et Anne Herschberg Pierrot, CNRS éditions, collection Génétique, 606 P., 2017
Actes du congrès mondial de critique génétique Cerisy La Salle, 2-9 septembre 2010
Discipline jeune, née du « moment théorique » des années 1970, la génétique constitue l’une des principales innovations des trente dernières années dans les méthodes d’approche de la littérature et de la création. Après avoir défi ni sa démarche et ses outils d’analyse dans le champ des études littéraires, la critique génétique élargit son horizon à de nouveaux domaines, textuels ou non, relevant notamment de l’histoire de l’art et de l’histoire des sciences.
Dans le prolongement des deux précédents congrès de critique génétique, les Actes de cette rencontre (Cerisy, 2010) qui a réuni une soixantaine de chercheurs et une douzaine de nationalités, offrent une image complète et détaillée des avancées de la discipline et de ses enjeux majeurs : théorie et terminologie de la génétique, relations aux méthodes critiques et à l’esthétique, grands corpus et nouveaux champs d’investigation (littératures francophones, peinture, photographie, architecture, cognition, informatique), édition en ligne des manuscrits, liens entre conservation et recherche, archive numérique, diffusion de la discipline dans le monde, recherches doctorales en cours.
Un « état de l’art » indispensable pour découvrir les avancées et les potentialités surprenantes de cette approche scientifique qui renouvelle notre connaissance de l’œuvre à partir de ses archives de travail et de ses processus de création.
La collection Gaignières. Un inventaire du royaume au XVIIe siècleAnne Ritz-Guilbert, Paris, Collection Génétique, CNRS Éditions, 2016, 384 p.
Pendant presqu’un demi-siècle, « l’antiquaire » François-Roger de Gaignières (1642-1715), accompagné d’un copiste-paléographe et d’un dessinateur, a parcouru la France en se donnant pour mission d’enregistrer toutes les traces laissées par l’histoire de la noblesse et de la monarchie françaises. Copiant et relevant des centaines de milliers d’actes, de titres, d’édifices et de monuments pour beaucoup aujourd’hui disparus, Gaignières et son équipe ont rassemblé une... [Lire la suite]
Anne Ritz-Guilbert, Paris, Collection Génétique, CNRS Éditions, 2016, 384 p.
Pendant presqu’un demi-siècle, « l’antiquaire » François-Roger de Gaignières (1642-1715), accompagné d’un copiste-paléographe et d’un dessinateur, a parcouru la France en se donnant pour mission d’enregistrer toutes les traces laissées par l’histoire de la noblesse et de la monarchie françaises. Copiant et relevant des centaines de milliers d’actes, de titres, d’édifices et de monuments pour beaucoup aujourd’hui disparus, Gaignières et son équipe ont rassemblé une collection documentaire exceptionnelle et sans précédent : un « musée de papier », à ce jour inédit, qui offre un témoignage éblouissant des richesses patrimoniales de la France médiévale et moderne.
Anne Ritz-Guilbert nous fait pénétrer au cœur de cette collection aujourd’hui dispersée en nous donnant à comprendre dans sa totalité l’architecture classificatoire de cet « inventaire du royaume » par lequel Gaignières inaugure une véritable pensée du patrimoine. En reconstituant le contexte intellectuel et matériel de cette formidable accumulation de dessins et de relevés, elle révèle également le rôle considérable et mal connu de la collection Gaignières dans la construction des savoirs historiques et des représentations imaginaires à travers lesquels les XIXe et XXe siècles ont forgé notre conception du Moyen Âge.
Hébreu, du sacré au maternelKeren Mock, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2016, 360 p.
Quels matériaux sont nécessaires à la création d’une nouvelle langue maternelle et quel processus aboutit à son adoption par ses locuteurs_? L’hébreu, langue aujourd’hui quotidienne dont le fondement est spirituel, culturel et religieux, nous éclaire sur la genèse d’une nouvelle langue maternelle. Mais pour comprendre cette résurgence, il fallait rassembler et interpréter ses archives.
Procédant à une fouille archéologique qui nous conduit du présent aux strates les plus anciennes,... [Lire la suite]
Keren Mock, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2016, 360 p.
Quels matériaux sont nécessaires à la création d’une nouvelle langue maternelle et quel processus aboutit à son adoption par ses locuteurs_? L’hébreu, langue aujourd’hui quotidienne dont le fondement est spirituel, culturel et religieux, nous éclaire sur la genèse d’une nouvelle langue maternelle. Mais pour comprendre cette résurgence, il fallait rassembler et interpréter ses archives.
Procédant à une fouille archéologique qui nous conduit du présent aux strates les plus anciennes, l’auteure dialogue avec deux des plus grands écrivains israéliens, Aharon Appelfeld et Sami Michael, pénètre dans «_la fabrique_» lexicographique d’Eliezer Ben-Yehuda, et revient sur les fondements philosophiques de l’hébreu profane par une lecture inédite de l’Abrégé de grammaire hébraïque de Baruch Spinoza.
Gauguin & Signac : La genèse du titre contemporain sous la direction de Pierre-Marc de Biasi, Marianne Jakobi, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2015, 304 p.
Quoi de commun entre Paul Gauguin (1848-1903) et Paul Signac (1863-1935) ? Le premier, révolté, rompt avec l’académisme et s’exile au bout du monde à la recherche d’un Eden multicolore. Le second, proche des anarchistes, mais vite consacré comme peintre officiel du néo-impressionnisme, peint sans relâche bords de Seine et ports de pêche. Quelque chose d’essentiel, pourtant, les rapproche : leur relation au « titre », considéré jusque-là comme... [Lire la suite]
sous la direction de Pierre-Marc de Biasi, Marianne Jakobi, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2015, 304 p.
Quoi de commun entre Paul Gauguin (1848-1903) et Paul Signac (1863-1935) ? Le premier, révolté, rompt avec l’académisme et s’exile au bout du monde à la recherche d’un Eden multicolore. Le second, proche des anarchistes, mais vite consacré comme peintre officiel du néo-impressionnisme, peint sans relâche bords de Seine et ports de pêche. Quelque chose d’essentiel, pourtant, les rapproche : leur relation au « titre », considéré jusque-là comme un détail insignifiant, et auquel l’un et l’autre assignent, chacun à sa manière, un statut de décision artistique qui en fait, pour la première fois une composante majeure de l’oeuvre.
Gauguin l’exilé transforme le titre en une énigme sauvage. Il le projette dans l’espace même de la toile et le formule dans la langue de l’autre, en tahitien : l’illisible interroge le visible, le primitif bouscule la modernité, l’art change d’échelle et devient planétaire. Quant à Signac, il emprunte à la musique le principe d’une intitulation par « Opus » qui confère au titre l’abstraction, riche d’avenir, de la « série » : passant de la tradition narrative à la simple numérotation, il parodie le monde industriel pour mieux identifier l’autonomie artistique.
L’histoire de l’art n’a pas suffisamment mesuré en quoi ces deux démarches projettent sur les dernières décennies du xixe siècle le principe d’une mutation radicale dans les rapports entre l’artiste, le monde et son oeuvre. Il s’agit de gestes fondateurs qui sont à la source du titre contemporain. C’est de ce lien secret entre les mots et la peinture qu’il est question ici : une approche génétique
La fabrique du titre. Nommer les oeuvres d'artsous la direction de Pierre-Marc de Biasi, Marianne Jakobi et Ségolène Le Men, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2012, 458 p.
On dit l’« Olympia » de Manet, « La Joconde » de Vinci, ou « Guernica » de Picasso, comme si le lien entre le tableau et son titre allait de soi. Pourtant, identifier l’œuvre d’art par un titre est une pratique récente.
Mais est-ce toujours l’artiste qui nomme sa création ? Par quel processus et à quel moment prend forme l’acte d’intituler une œuvre ? Quel rôle le titre joue-t-il dans sa création et dans sa... [Lire la suite]
sous la direction de Pierre-Marc de Biasi, Marianne Jakobi et Ségolène Le Men, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2012, 458 p.
On dit l’« Olympia » de Manet, « La Joconde » de Vinci, ou « Guernica » de Picasso, comme si le lien entre le tableau et son titre allait de soi. Pourtant, identifier l’œuvre d’art par un titre est une pratique récente.
Mais est-ce toujours l’artiste qui nomme sa création ? Par quel processus et à quel moment prend forme l’acte d’intituler une œuvre ? Quel rôle le titre joue-t-il dans sa création et dans sa réception ? La Fabrique du titre répond pour la première fois à ces questions en portant l’enquête dans les coulisses de la création, du XVIIe siècle à nos jours : intitulés personnels des artistes, titres d’ateliers, intitulations de Salon, musée ou galerie, qualifications de circonstance, dénominations fictives, jusqu’au cas paradoxal des « sans-titre ».
Réunissant les meilleurs spécialistes de Courbet, Manet, Gauguin, Rodin, Miró, Masson, Alechinsky, Twombly, Bourgeois et Pane, le livre aborde une multiplicité de genres allant de la peinture aux arts graphiques, de la sculpture à la photographie, de l’action aux performances.
Un champ de recherche inédit, fertile en découvertes surprenantes, pour comprendre la genèse de ce geste inaugural : donner à l’œuvre le nom qui la représentera.
Le voyage de Nietzsche à SorrentePaolo D’Iorio, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2012
Automne 1876 : Nietzsche, jeune professeur de philologie à Bâle, brillant élève de Ritschl, part pour Sorrente, invité par son amie Malwida von Meysenbug. C’est son premier voyage dans le Sud : une découverte qui va changer sa vie et le cours de sa philosophie. C’en est fini des tentatives de renouveler la culture allemande au nom de la cause wagnérienne ; l’auteur de La Naissance de la tragédie (1872) commence sa mue.
Paolo D’Iorio dresse la carte de cette métamorphose : lectures et... [Lire la suite]
Paolo D’Iorio, Paris, collection Génétique, CNRS Éditions, 2012
Automne 1876 : Nietzsche, jeune professeur de philologie à Bâle, brillant élève de Ritschl, part pour Sorrente, invité par son amie Malwida von Meysenbug. C’est son premier voyage dans le Sud : une découverte qui va changer sa vie et le cours de sa philosophie. C’en est fini des tentatives de renouveler la culture allemande au nom de la cause wagnérienne ; l’auteur de La Naissance de la tragédie (1872) commence sa mue.
Paolo D’Iorio dresse la carte de cette métamorphose : lectures et discussions, promenades, explorations des environs avec son ami Paul Rée et l’étudiant Albert Brenner ; il fait revivre cette sociabilité joyeuse et confiante qui fertilise l’élan créateur de Nietzsche. C’est à Sorrente que Nietzsche entreprend la rédaction de Choses humaines, trop humaines, dédié à Voltaire. Cette œuvre, la première sous forme d’aphorismes, inaugure sa philosophie de la maturité. La rupture avec Wagner qu’il verra alors pour la dernière fois, est intellectuellement consommée bien qu’encore cachée.
À la suite de ce voyage, Nietzsche abandonnera sa chaire bâloise et entamera une existence de philosophe sous le signe du Midi entre la Suisse, la France et l’Italie.
Planète libre Essais (CNRS éditions)
Sony Labou Tansi. Naissance d’un écrivain Éssai critique et biographique de Céline Gahungu, collection « Planète Libre Essais », CNRS éditions, 288 p., janvier 2019
Qui est Sony Labou Tansi ? Celui que l’on considère aujourd’hui comme l’un des plus grands auteurs africains d’expression française n’est pas né en un jour. Il lui a fallu s’imaginer, se fabriquer, se faire connaître et reconnaître par un Congo en proie aux convulsions de l’Histoire. Tout s’est décidé pour lui à la fin des années 1960, quand son goût de l’expérience créatrice s’est changé en un besoin, toujours plus... [Lire la suite]
Éssai critique et biographique de Céline Gahungu, collection « Planète Libre Essais », CNRS éditions, 288 p., janvier 2019
Qui est Sony Labou Tansi ? Celui que l’on considère aujourd’hui comme l’un des plus grands auteurs africains d’expression française n’est pas né en un jour. Il lui a fallu s’imaginer, se fabriquer, se faire connaître et reconnaître par un Congo en proie aux convulsions de l’Histoire. Tout s’est décidé pour lui à la fin des années 1960, quand son goût de l’expérience créatrice s’est changé en un besoin, toujours plus impérieux, de construire son propre univers, dense et homogène. L’anonyme Marcel Ntsoni invente la figure flamboyante de Sony Labou Tansi, écrivain explosif qui, en marge de l’ordre littéraire, ne craint rien ni personne, dans son projet hyperbolique de fonder une nouvelle littérature. Entre les coups d’État et les fièvres révolutionnaires, le Congo a beau traverser des tempêtes, l’apprenti grand écrivain ne désarme pas. La société devient paroxystique ? À l’écriture d’aller plus loin encore en lui administrant son paroxysme à elle, jusqu’à faire voler en éclats ses normes et ses institutions.
Scénarios existentiels et fictions compensatoires aident le jeune Sony à modeler son œuvre et son identité, mais l’exposent aussi à de multiples contradictions : affirmer publiquement son statut d’écrivain et assouvir sa haine du régime au pouvoir ; s’attaquer à une France taxée de néocolonialisme et tenter d’y diffuser ses écrits ; démolir les figures d’autorité et partir en quête de conseillers, d’intercesseurs et de pères littéraires.
Pour l’essentiel inédits, les premiers écrits donnent l’image d’une création débondée, véritable geyser de lave, de boue et de sang. Dans l’espace privé des manuscrits, tout peut se dire, des folies les plus intimes aux visions les plus impitoyables. Vivre l’écriture comme le seul absolu, au-delà des tabous, telle est l’expérience hors norme sur laquelle Sony Labou Tansi cherche à édifier la destinée qu’il s’est choisi : devenir écrivain, au sens radical du terme, c’est-à-dire démiurge.
Références (EAC Editions des Archives Contemporaines)
Flaubert : genèse et poétique du mythe sous la direction Pierre-Marc de Biasi, Anne Herschberg Pierrot, et Vinken Barbara, Paris, collection Références, EAC Editions des Archives Contemporaines, 2017.
Écrivain chercheur dont l’œuvre a profondément redéfini les liens entre savoir et création, Flaubert s’est intéressé très tôt aux mythologies antiques, à l’histoire des religions, aux hérésies et et aux formes les plus étranges de la croyance, mais aussi à la place du religieux et de la faculté de croire dans la pensée et l’esthétique de son temps.
Dans le prolongement de Flaubert et le... [Lire la suite]
sous la direction Pierre-Marc de Biasi, Anne Herschberg Pierrot, et Vinken Barbara, Paris, collection Références, EAC Editions des Archives Contemporaines, 2017.
Écrivain chercheur dont l’œuvre a profondément redéfini les liens entre savoir et création, Flaubert s’est intéressé très tôt aux mythologies antiques, à l’histoire des religions, aux hérésies et et aux formes les plus étranges de la croyance, mais aussi à la place du religieux et de la faculté de croire dans la pensée et l’esthétique de son temps.
Dans le prolongement de Flaubert et le pouvoir des mythes, qui a mis au jour l’importance, jusque-là mal connue, des relations de l’écriture flaubertienne à l’intertextualité mythographique, à la question du symbole et aux processus de désymbolisation, le présent volume approfondit la théorie et la poétique du mythe dans l’œuvre de Flaubert et ses dossiers manuscrits.
Qu’en est-il des théories du mythe au XIXe siècle? Comment Flaubert joue-t-il de l’érudition religieuse dans l’invention des personnages et des images de sa fiction ? Comment son écriture met-elle la religion à l’épreuve de la langue, de l’humour, du réel ? Comment fait-elle des mythes, anciens et modernes, la matière d’une constante réélaboration ? Quelles relations, intertextuelles ou intermédiales, Flaubert met-il en œuvre pour renouveler l'écriture de la croyance ?
Expert en mythographie, le texte flaubertien ne se nourrit jamais des mythes comme de simples sources, mais s’emploie, par le montage et la réécriture du vu et du lu, à sonder l’énigme du mythologique pour en faire l’espace même de l’œuvre contemporaine.
Flaubert : Les pouvoirs du mythesous la direction Pierre-Marc de Biasi, Anne Herschberg Pierrot, et Vinken Barbara, Paris, collection Références, EAC Editions des Archives Contemporaines, avril 2015.
écrivain chercheur qui a redéfini les liens entre savoir et création, Flaubert s’est intéressé très tôt à la mythologie ancienne, à l’histoire des religions et aux processus de la croyance, en s’interrogeant tout au long de sa carrière sur la place du religieux et de la faculté de croire dans la pensée et l’esthétique contemporaines. De Madame Bovary à L’éducation sentimentale, de Salammbô... [Lire la suite]
sous la direction Pierre-Marc de Biasi, Anne Herschberg Pierrot, et Vinken Barbara, Paris, collection Références, EAC Editions des Archives Contemporaines, avril 2015.
écrivain chercheur qui a redéfini les liens entre savoir et création, Flaubert s’est intéressé très tôt à la mythologie ancienne, à l’histoire des religions et aux processus de la croyance, en s’interrogeant tout au long de sa carrière sur la place du religieux et de la faculté de croire dans la pensée et l’esthétique contemporaines. De Madame Bovary à L’éducation sentimentale, de Salammbô à La Tentation de saint Antoine, de Trois Contes à Bouvard et Pécuchet, ses œuvres de fiction sont construites sur une relecture approfondie des mythes et des faits religieux dans leur impact sur les mentalités et leur empire sur les esprits. Des années 1840 à 1880, Flaubert s’est trouvé confronté de manière décisive aux résultats scientifiques de la mythographie allemande qui prend au XIXe siècle une place de premier plan dans le renouvellement des connaissances qui secouent les bases religieuses de la société et obligent l’Occident chrétien à repenser la genèse de sa spiritualité. De cette immense réserve de savoirs nouveaux qui ont transformé la culture européenne, Flaubert a été pour la littérature française l’un des principaux passeurs, dans des conditions qui restent jusqu’à présent très mal connues. C’est cette question de transfert et de réécriture que ce livre cherche à élucider.
Il ne s’agit donc pas ici d’une nouvelle enquête sur des sources, mais d’une étude de l’intertextualité flaubertienne et des transformations dans les dossiers de genèse et les textes. Qu’en est-il des rapports de Flaubert à la nouvelle philologie allemande qui analyse les mythes et les symboles ? Comment l’écriture flaubertienne représente-t-elle l’histoire des mythes et des religions, la fascination des croyances, les conditions de leur émergence et les logiques de leur déclin ? Comment l’usage littéraire du légendaire religieux se combine-t-il chez Flaubert avec une esthétique de la problématisation pour échapper à toute interprétation conclusive ?
Correspondance et genèse
Sous la direction de Françoise Leriche et Alain Pagès, collection Références, éditions des Archives Contemporaines, EAC, 2012, 239 p.