Colloque
Centre culturel international de Cerisy du samedi 22 août au samedi 29 août 2009. Direction : Pierre-Marc de Biasi, Agnès Castiglione, Dominique Viart. Avec la participation de Pierre Michon.
Pierre Michon, écrivain
Pierre Michon occupe une place singulière et de tout premier plan dans la littérature française contemporaine. Son premier livre, Vies minuscules, paru en 1984 chez Gallimard, est aujourd’hui reconnu comme un texte fondateur et fait figure de classique. Douze titres composent à ce jour cette œuvre dense qui fait de son auteur l’écrivain de sa génération le plus reconnu par la critique: L’Empereur d’Occident (Fata Morgana, 1989, Verdier, "Poche", 2007), Rimbaud le fils (Gallimard, 1991) et, aux éditions Verdier, Vie de Joseph Roulin, 1988; Maîtres et Serviteurs, 1990; La Grande Beune et Le Roi du bois, 1996; Mythologies d’hiver et Trois auteurs, 1997; Abbés et Corps du Roi, 2002, ainsi qu’un important volume d’entretiens (Le Roi vient quand il veut. Propos sur la littérature, Albin Michel, 2007).
Inventeur ou praticien de formes caractéristiques de la littérature d’aujourd’hui, telles que les "récits de filiations" ou les "fictions biographiques", Pierre Michon renoue avec des œuvres et des pratiques anciennes de la littérature (portrait littéraire, hagiographie) sans renoncer à l’héritage moderne et en situant résolument son travail dans l’actualité du débat sur l’écriture littéraire contemporaine. Ses textes, qu’il qualifie de "blocs de prose", se caractérisent par une écriture flamboyante et laconique. Aussi grand écrivain qu’auteur paradoxal, Pierre Michon est une exception dans notre littérature, autant par la radicalité de son engagement littéraire que par l’originalité de ses partis pris formels. Cet auteur rare, mais nullement pour happy-few, est étudié dans le monde entier, où de nombreuses recherches universitaires lui sont consacrées, comme une figure essentielle de la littérature française d’aujourd’hui.
Le colloque de Cerisy "Pierre Michon" se donne pour but d’élucider le travail et l’art du prosateur, les significations, l’esthétique et la genèse de l’œuvre à travers quelques grandes problématiques: l’écriture (le style, la prose, l’énonciation), l’intertexte, la représentation des temps et des lieux, l’imaginaire des mythes, l’interférence des arts et l’inspiration (auto)biographique. D’autres aspects non moins essentiels seront également envisagés: le rapport à l’Histoire, le travail de l’archive, l’inscription de l’œuvre dans les enjeux esthétiques de son temps, le dialogue avec les "Grands Textes" du patrimoine littéraire, le goût du sacré et du désastre.
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Séminaire théorique
Séminaire Flaubert : Mythes, symboles et représentations/2008-2009. ENS Paris,Salles des Résistants.
Le processus symbolique 
Flaubert cherche à jeter les bases d’un art «scientifique», mais sa Correspondance abonde en remarques sur le «symbolisme» des coïncidences, au point que l’on peut soupçonner l’écrivain d’une forte tendance à la superstition. D’un autre côté, tout en se déclarant passionné par l’histoire des religions, et même mystique, Flaubert se déclare volontiers incroyant. Tout en revendiquant le «vrai», son esthétique repose sur une théorie de la croyance, un culte de l’invisible, et une sorte de recyclage profane du sacré. En quoi toutes ces contradictions peuvent-elles nous éclairer sur le «processus symbolique» qui se trouve à l’œuvre dans l’écriture des œuvres? Du sens premier du symbole (signe de reconnaissance formé par les deux moitiés d’un objet brisé que l’on rapproche) le processus symbolique chez Flaubert semble avoir hérité plusieurs déterminations : l’idée de fracture ou de dé-liaison qui fait de la vérité un problème et de la signification l’effet heuristique d’un travail de décryptage, l’idée que c’est le lien (religio) qui induit le sens en fabriquant du nous ; l’idée que le symbole, comme processus même de l'œuvre, habite cette entre-deux de la langue et de l’image où réside la représentation, qu’il est un hiéroglyphe.
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Conférence
12 janvier 2009 (17h - 19h) - ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris. Salle Henri Cartan.
"Intertextualité", "Exogenèse". Pour une terminologie génétique
Daniel Ferrer et Françoise Leriche, Intertextualité Pour une terminologie génétique /2008-2009. 
Pierre-Marc de Biasi, Exogenèse.